
[Rédaction du Lab] Ça innove en Nouvelle-Aquitaine : le projet Life Vaia
L’Association Française d’Agroforesterie travaille depuis 2021 sur un projet de plantation de houblon dans les espaces de pares-feux de la forêt des Landes. L’objectif est double : créer une filière houblon viable économiquement et valoriser un espace inoccupé et sinistré d’un point de vue de la biodiversité. L’AANA est allée à la rencontre d’Hélène Cayron, responsable de ce projet.
AANA : Pouvez-vous vous présenter ?
Hélène Cayron : « Je travaille pour l’Association Française d’Agroforesterie sur des projets liés à la biodiversité. J’ai repris, au début de l’année, le projet Life Vaia qui a été lancé en 2021. »
AANA : Qu’est-ce que le projet Life Vaia ?
Hélène Cayron : « Il s’agit d’un projet financé par l’Europe, qui œuvre pour la valorisation, par l’agroforesterie, de zones endommagées dans des espaces forestiers. Il existe plusieurs partenaires au niveau européen, notamment en Espagne et en Italie. En France, le projet prend place dans la forêt des Landes et a pour but de valoriser la zone des pares-feux, avec l’expérimentation de la culture du houblon en vue de créer une filière, mais également de ramener un peu de biodiversité dans un espace de monoculture du pin maritime. »
AANA : Pourquoi avoir choisi le houblon ?
Hélène Cayron : « L’un des agriculteurs à l’origine du projet avait déjà planté du houblon, et c’est une culture que nous souhaitions expérimenter dans un climat qui n’est pas celui où elle est cultivée normalement. La filière houblon est peu développée en France et en Europe, il existe quelques zones de production concluantes, mais souvent en monoculture. Le houblon produit pourrait, dans le futur, répondre à une demande de brasseries locales. »
AANA : Quels sont les acteurs impliqués dans ce projet ?
Hélène Cayron : « Il y a les partenaires européens, notamment italiens et espagnols, et il y a l’agriculteur qui gère et entretient la zone de pare-feu, dont la ferme pilote en agriculture biologique s’appelle Hop’Land. »
AANA : Quelles sont les ambitions du projet à court, moyen et long terme ?
Hélène Cayron : « Rapidement, ce type de culture pourrait apporter de la biodiversité dans la forêt des Landes, pour plus de résilience face au changement climatique. Il faut savoir qu’en plus des cultures de houblon, des haies ont été plantées et nous travaillons sur des couvertures du sol pouvant apporter de la nourriture à la biodiversité. Il se pourrait également que des apiculteurs viennent installer des ruches sur les parcelles. C’est un projet pilote, mais il pourrait à moyen et long terme motiver d’autres projets de ce type dans la zone pare-feu de la forêt des Landes. À terme, nous souhaitons construire un modèle économique viable, une filière durable du houblon et référencer des données techniques et économiques qui permettront à d’autres agriculteurs de s’informer et de reproduire ce type de culture. »
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