Secteur activité : Artisanat et agroalimentaire
Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat 2025/2030
Trump relance les droits de douane : l’agroalimentaire français en alerte
Face à l’annonce brutale de Donald Trump d’imposer de nouveaux droits de douane sur plusieurs produits européens, dont les vins, fromages et spiritueux, Emmanuel Macron a réuni ce jeudi 3 avril à l’Élysée les représentants des filières agroalimentaires les plus exposées.
Objectif : afficher une solidarité nationale et européenne, tout en préparant une riposte coordonnée à ce que le président français a qualifié de « mesure brutale et infondée ».
Parmi les secteurs les plus concernés :
- Le vin et les spiritueux, directement visés par les nouvelles taxes américaines ;
- Les fromages AOP et autres produits de terroir à forte valeur ajoutée ;
- Les producteurs exportateurs, notamment vers les États-Unis, inquiets d’un possible effet domino sur leurs débouchés.
Cette rencontre intervient alors que les filières françaises redoutent un retour des tensions commerciales transatlantiques, semblables à celles connues sous le précédent mandat Trump. Les représentants du monde agricole, viticole et de la transformation appellent à un soutien renforcé à l’export et à la défense des indications géographiques.
SIQO : quelles tendances de consommation de 2020 à 2023 ?
FranceAgriMer publie une nouvelle étude sur la consommation à domicile de produits sous signes d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) : Label Rouge, AOP et Agriculture Biologique.
Que retenir de cette étude ?
La part des produits sous SIQO dans les achats des ménages a diminué entre 2020 et 2023. Toutefois, les acheteurs réguliers de ces produits maintiennent un budget constant.
Les magasins de proximité et spécialisés occupent une part accrue dans les achats des produits sous SIQO étudiés.
Les dépenses en produits conventionnels augmentent, tandis que celles en produits labellisés diminuent, avec des dynamiques différentes selon les labels.
Le Mémento Emploi Agriculture, Agroalimentaire, Forêt, Paysage édition 2025
Les entreprises néo-aquitaines à l’assaut du marché japonais
PCAE – Transformation et commercialisation de produits agricoles
Date limite de candidature 31 mai 2025
Le PCAE transformation commercialisation de produits agricoles est en ligne sur le guide des aides.
Pour toutes questions, contactez le correspondant PCAE de votre chambre départementale d’agriculture.
Il peut être possible de co-financer le dispositif avec des fonds LEADER, contactez votre GAL Le programme Leader en Nouvelle-Aquitaine | Europe
Soutien aux projets de transformation et commercialisation des produits agricoles : un dispositif régional au service des agriculteurs
La Région Nouvelle-Aquitaine met en place une aide pour accompagner les agriculteurs, leurs entreprises de transformation et de commercialisation, ainsi que les groupements d’agriculteurs, pisciculteurs et sauniers. Cette initiative vise à favoriser la production d’une alimentation locale, saine et durable, tout en générant une valeur ajoutée pour les exploitations agricoles. Elle s’inscrit pleinement dans les engagements du Pacte Alimentaire pour une alimentation responsable en Nouvelle-Aquitaine.
Objectifs de l’aide
- Encourager la production d’une alimentation locale, biologique et de qualité
- Approvisionner les habitants de Nouvelle-Aquitaine avec des produits sains et issus du territoire
- Optimiser la valorisation des productions agricoles régionales
Calendrier
Dépôt des dossiers : jusqu’au 31 mai 2025
Examen des dossiers : en continu
Décision finale : automne 2025
Qui peut en bénéficier ?
Ce dispositif est ouvert à :
- Les exploitants agricoles
- Les entreprises de transformation et de commercialisation de produits agricoles, détenues majoritairement par des agriculteurs (SARL, SAS, etc.)
- Les collectifs d’agriculteurs (associations, GIE, CUMA…) à majorité agricole
- Les pisciculteurs et sauniers.
Les bénéficiaires doivent être engagés dans une démarche BIO ou HVE, ou être apiculteurs. Les agriculteurs doivent également être affiliés à l’ATEXA (Assurance accident du travail et maladie professionnelle des exploitants agricoles).
Financement
Taux d’aide régionale : 30 % des dépenses éligibles.
Co-financement : certaines collectivités (Vienne, Haute-Vienne, Corrèze, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Charente-Maritime, Charente) participent au financement.
Montants des dépenses éligibles :
Minimum : 10 000 € HT
Maximum :
- 60 000 € HT pour un projet porté par une exploitation agricole (y compris GAEC).
- 120 000 € HT pour un projet impliquant deux exploitations agricoles.
Pour les projets collectifs (trois exploitations et plus), le plafond sera déterminé en fonction de l’instruction technique.
Exception : les projets de transformation de produits laitiers destinés à l’alimentation humaine sont plafonnés à 80 000 € HT (pour une exploitation) et 160 000 € HT (pour deux exploitations).
Dépenses éligibles
– Travaux : construction, rénovation, extension, aménagements divers (électricité, plomberie, charpente, dalles en béton, etc.). Ces dépenses ne peuvent dépasser 60 % du coût total du projet.
– Équipements : achat de matériel et équipements neufs ou d’occasion (chambres froides, panneaux sandwich, logiciels amortissables comptablement, etc.).
Critères de sélection
Chaque dossier est classé en priorité 1 ou priorité 2, selon son historique et son impact.
Priorité 1 : primo-demandeurs (aucune aide reçue depuis 2021)
– 100 points : projet BIO ou apicole.
– 100 points : projet de diversification lié à la crise viticole.
– 100 points : projet collectif (minimum trois exploitations).
– 100 points : projet porté par un nouvel agriculteur installé ou une entreprise comprenant au moins un nouvel installé.
– 50 points : autres projets.
Priorité 2 : projets déjà aidés entre 2022 et 2024
– 10 points : projet BIO ou apicole.
– 10 points : projet de diversification en lien avec la crise viticole.
– 10 points : projet collectif.
– 10 points : projet porté par un nouvel agriculteur installé ou une entreprise comprenant au moins un nouvel installé.
– 5 points : autres projets.
En savoir plus
Pour plus d’informations sur ce dispositif et les modalités de candidature, consultez la page officielle : https://les-aides.nouvelle-aquitaine.fr/economie-et-emploi/pcae-transformation-et-commercialisation-de-produits-agricoles
[Dossier de presse] Concours Général Agricole 2025
[Rédaction du Lab] Le mothais sur feuille décroche son AOC
En novembre dernier, l’INAO a accordé l’Appellation d’Origine Contrôlée au Mothais sur feuille, récompensant plus de 20 ans de démarches menées par le syndicat de défense de ce fromage.
Un travail de longue haleine
Fondé en 2000, le syndicat de défense du Mothais sur feuille a enfin décroché le graal, le sésame tant attendu, après 23 ans de travail et deux dépôts de dossier auprès de l’INAO. Le fromage a été reconnu comme une Appellation d’Origine Contrôlée en novembre 2024, un an après la validation de son cahier des charges.
“Aujourd’hui, ceux qui s’en occupent ne sont pas à l’initiative du dossier”, rappelle Laurent Bonneau, actuel président du syndicat. “Le dossier avait été à l’époque mené par Paul Georgelet, mais c’est une autre génération qui a pris le relais. Le syndicat s’est d’abord constitué pour protéger le savoir-faire du Mothais sur feuille, puis pour le valoriser. Mais cela ne s’arrête pas là. Une telle reconnaissance a aussi pour but de donner, à travers le cahier des charges, un modèle d’élevage. Par exemple, nous avons obtenu la sortie obligatoire des chèvres pour tous les producteurs de Mothais sur feuille. J’ai récemment pris la succession de Paul Georgelet à la tête du syndicat, mais mon travail consiste désormais à obtenir une AOP dans deux ans.”
Un fromage, une histoire et un terroir
Le Mothais sur feuille est né d’une pratique paysanne typique de cette région située entre le sud du département des Deux-Sèvres, l’ouest de la Vienne, l’est de la Vendée et le nord de la Charente-Maritime. Il s’agissait jadis d’une petite production locale issue de la traite de chèvres, dont les petits troupeaux côtoyaient ceux, plus importants, des bovins. Le lait récolté était transformé en fromage, puis affiné sur une feuille de platane ou de châtaignier. Des écrits attestent de son existence dès le milieu du XIXe siècle.
Fait à partir du lait cru entier de chèvre, le Mothais sur feuille est un fromage fondant, contrairement au Chabichou du Poitou, son cousin, qui est plus dense. Il repose sur le lait de trois races de chèvres : la Saanen, l’Alpine et la Poitevine. Aujourd’hui, seize producteurs fermiers, quatre artisans et deux industriels qui s’appuient sur seize producteurs de lait produisent du Mothais sur feuille.
En 2022, 292 tonnes de Mothais sur feuille ont été commercialisées, dont 126 tonnes par les fermiers et 166 tonnes par les laiteries et artisans. “Il y a trois grands débouchés pour le Mothais sur feuille”, explique Laurent Bonneau. “Rungis et la grande distribution pour les industriels et les gros producteurs fermiers. Les plus petits producteurs écoulent leurs produits sur les marchés.” Avec l’AOC en poche, il est certain que le Mothais sur feuille va gagner en visibilité et espère de nouveaux débouchés.
Le mot de Brigitte Bonnet, experte qualité pour l’AANA :
“Cela fait 23 ans que le Syndicat de défense du Mothais sur feuille œuvrait pour l’obtention de cette Appellation d’Origine Contrôlée. Tout avait commencé avec Paul Georgelet, “le pape” du Mothais sur feuille, et c’est maintenant sa fille, Delphine Georgelet, que nous avons comme interlocutrice. Cela témoigne du long parcours que ce fut et on peut imaginer les difficultés rencontrées. L’AANA les a accompagnés dans la rédaction des différentes versions du cahier des charges et dans l’argumentation à développer à chaque modification. Mais le syndicat n’a rien lâché, tout le monde est resté motivé et ils ont été récompensés. Il y a désormais tout un travail de communication à engager pour donner encore plus de visibilité au Mothais sur feuille, qui est déjà un fromage connu. Il faut faire savoir qu’il devient la 52e Appellation d’Origine Contrôlée en produit laitier. Le Mothais sur feuille joue désormais dans la cour des grands, et il y a un objectif de plus-value attendu pour ce fromage valorisé par cette AOC. L’autre enjeu est d’attirer d’autres éleveurs qui voudront se lancer dans la production de ce fromage.”