cueillette du sel de ré
ACTUALITÉ
Publiée le 24 janvier 2024

[Rédaction du Lab] Le sel et la fleur de sel de l’île de Ré reconnus IGP

Le 24 novembre dernier, l’Union Européenne a accordé au sel et à la fleur de sel de l’île de Ré une Indication Géographie Protégée. Il s’agit du troisième condiment sous signe d’identification de la qualité et de l’origine en Nouvelle Aquitaine, après le piment d’Espelette et le sel de Salies-de-Béarn.

Plus de dix ans de travail et d’attente récompensés

Ils attendaient cette décision depuis 2010, année où plusieurs sauniers de l’île de Ré se regroupèrent pour former un collectif en vue d’obtenir une IGP pour leurs produits. Leur première mission fut de définir qui ils étaient, quelles étaient les particularités de leurs produits et la tradition pour les faire. Ce processus engendra un premier cahier des charges. Une soixantaine de versions plus tard, le collectif de saunier tenait enfin leur cahier des charges final et envoyait une candidature au ministère. Ils obtinrent une publication au journal officiel français et une transmission de leur dossier à la commission européenne le 14 juin 2021 ; et le 24 novembre dernier, ce fut la publication au journal officiel de l’Union Européenne qui leur donne le droit désormais d’apposer sur leurs produits le logo de l’Indication Géographique Protégée.

Un sel de l’Atlantique aux caractéristiques propres

Ce sont ainsi 83 sauniers qui pourront afficher sur leurs produits le macaron IGP, sur une centaine de producteurs présents sur l’île de la Charente-Maritime. Il existe environ 600 sauniers sur la façade Atlantique, et un tronc commun de savoir-faire existe entre les producteurs de Ré, de Noirmoutier et de Guérande. La particularité de chaque bassin se situe notamment dans les particularités des marais salants selon Louis Merlin, saunier à Saint-Clément-des-Baleines et président de l’association des producteurs de sel de l’île de Ré: « Ils n’ont pas les mêmes formes de cristallisoirs, pas les mêmes circulations de l’eau, le principe même de fabrication est très différent. Il existe aussi une diversité de gestes de production et de récolte, nous n’avons pas les mêmes rythmes de travail, de récolte. Nous avons donc des spécificités locales, qui s’adaptent au terroir, au climat, qui donnent des sels légèrement différents. » Une autre caractéristique de cette nouvelle IGP, qu’elle partage avec Guérande et Noirmoutier, est la reconnaissance de sa fleur de sel. Le saunier rétais voit en l’IGP un accès à une notoriété qui servira de support au futur marketing du produit, et espère de nouveaux débouchés commerciaux pour un sel et une fleur de sel qui manque encore de visibilité.

 Troisième condiment de Nouvelle Aquitaine sous SIQO

Cette IGP arrive sept ans après la reconnaissance du sel de Salies-de-Béarn ; un sel obtenu par simple évaporation d’eaux souterraines salées, qui est préconisé dans le cadre de l’IGP Jambon de Bayonne. Elle rejoint également au rang des condiments de Nouvelle Aquitaine sous SIQO le célèbre piment d’Espelette, reconnue AOP depuis le 22 août 2008, en attendant peut-être le safran du Quercy, actuellement en démarche d’obtention de l’Indication Géographique Protégée.