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Sept filières agricoles françaises en quête de relance

Fragilisées par le réchauffement climatique, les ravageurs, le manque de main-d’œuvre et une consommation en recul, plusieurs filières agricoles traversent aujourd’hui une crise majeure. Un tour d’horizon permet de comprendre l’ampleur des difficultés et les leviers envisagés pour l’avenir.


1. La pomme : entre concurrence et chute des vergers

Fruit préféré des Français, la pomme représente plus de 17 % du rayon fruits et légumes. Pourtant, la consommation stagne et les surfaces de vergers reculent. Aux aléas climatiques s’ajoutent la pression des ravageurs et la concurrence des fruits exotiques.

  • Innovations : nouvelles variétés résistantes, techniques de confusion sexuelle contre les insectes.
  • Défis : manque de solutions phytosanitaires, besoin de main-d’œuvre, prix de marché sous tension.

2. La noisette : concurrence et ravageurs en série

La France produit environ 20 % de ses besoins et doit importer massivement.

  • Menaces : balanin, phytoptes et punaises diaboliques touchent la quasi-totalité des vergers.
  • Limites : efficacité réduite des insecticides encore autorisés.
  • Pistes : recherche en biocontrôle (pièges à phéromones, kairomones) et harmonisation des règles au niveau européen.

3. La cerise : une filière sous attaque

La production a chuté de 12 % en 2023, surtout en raison de deux mouches invasives (drosophila suzukii et rhagoletis cerasi).

  • Solutions envisagées : filets « insect proof » (très coûteux), lâchers de parasitoïdes, techniques de l’insecte stérile.
  • Urgence : trouver des alternatives rapides pour ne pas condamner la filière.

4. Le colza : climat et parasites

La culture du colza est perturbée par la sécheresse estivale et les insectes (altises).

  • Adaptations : agriculture de conservation des sols, semis flexibles, plantes compagnes.
  • Problème majeur : gestion des graminées avec de moins en moins de solutions herbicides.

5. L’endive : énergie et réglementation

Filière emblématique du Nord, elle subit la hausse des coûts de l’énergie (+30 %), une baisse de consommation et des interdictions imminentes de substances phytosanitaires essentielles.

  • Risque : disparition de la production française après 2024, au profit des importations.
  • Impact : 300 exploitations et 4 000 emplois menacés.

6. La vigne : climat et choix stratégiques

Entre gels, grêles, maladies (mildiou, flavescence dorée) et inflation, de nombreux vignerons peinent à maintenir leur rentabilité.

  • Exemple : certains domaines testent le bio, la biodiversité et le digital pour compenser les pertes.
  • Enjeu : trouver un équilibre entre durabilité environnementale et viabilité économique.

7. Le blé : combiner innovation et agronomie

Face aux ravageurs (pucerons porteurs de virus), au climat et aux restrictions phytosanitaires, les céréaliers se tournent vers des solutions combinatoires.

  • Innovations : pulvérisation localisée, imagerie (drones, capteurs), modélisation météo.
  • Perspectives : biostimulants et nouvelles variétés génétiques (NGT) adaptées aux aléas climatiques.

Une agriculture en mutation

Ces sept filières illustrent les tensions croissantes auxquelles fait face l’agriculture française : équilibre entre compétitivité, durabilité et résilience. Les solutions passent par :

  • la recherche et l’innovation,
  • la coopération entre filières,
  • et des politiques publiques adaptées.
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Soutenir l’innovation et les dynamiques en milieu rural : l’appel à projets « Amplification Ruralités »

Dans un contexte où les territoires ruraux font face à des défis démographiques, économiques, sociaux et environnementaux, la Fondation de France a lancé l’appel à projets Amplification Ruralités. Cet appel vise à stimuler les initiatives qui renforcent la vitalité des espaces ruraux, en encourageant l’expérimentation, les liens entre acteurs locaux, et les réponses innovantes aux enjeux du quotidien.

Objectifs clés de l’appel

  • Favoriser l’émergence et le déploiement de projets structurants dans les zones rurales
  • Soutenir des démarches participatives et inclusives, impliquant les habitants, associations, collectivités et acteurs économiques
  • Encourager l’ancrage territorial durable, la coopération locale et l’essaimage de pratiques inspirantes
  • Accorder une attention particulière à l’équilibre entre les défis sociaux, économiques, culturels et environnementaux

Pour qui, et avec quelles modalités ?

L’appel s’adresse aux structures à but non lucratif (associations, collectifs, fondations, etc.) porteurs de projets en milieu rural. Les initiatives peuvent couvrir différents domaines (dynamique locale, transition écologique, lien social, culture, numérique, mobilité, etc.), à condition qu’elles contribuent à renforcer l’attractivité, la résilience et la cohésion du territoire.

Les modalités de soutien incluent des subventions pluriannuelles, un accompagnement technique/opérationnel, et la possibilité d’intégrer un réseau d’acteurs engagés en ruralité.

Pourquoi participer ?

  • Bénéficier d’un financement pour structurer ou amplifier un projet territorial
  • Accéder à un réseau national de porteurs d’initiatives rurales
  • Gagner en visibilité et crédibilité auprès des partenaires institutionnels et financiers
  • Mettre en avant des pratiques innovantes, favoriser la diffusion et la réplicabilité

Pour consulter les critères détaillés, les conditions d’éligibilité, le calendrier de candidature et télécharger les documents de dossier, voici la présentation complète de l’appel Amplification Ruralités sur le site de la Fondation de France :

Découvrir l’appel Amplification Ruralités

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Les Nouvelles Fermes lèvent 5 millions d’euros pour accélérer leur développement en Île-de-France

La start-up bordelaise Les Nouvelles Fermes franchit une nouvelle étape dans son expansion : grâce à une levée de fonds de 5 millions d’euros, l’entreprise s’apprête à bâtir la plus grande ferme d’aquaponie d’Europe, à Carrières-sous-Poissy, dans les Yvelines.

Un modèle circulaire inspiré du vivant

Fondée en 2019, la société repose sur un système agricole innovant : l’aquaponie. Cette méthode combine l’élevage de poissons et la culture de légumes en un circuit fermé et économe en ressources.

Concrètement, des truites arc-en-ciel sont élevées dans des bassins. Leurs déjections, une fois filtrées biologiquement, servent à nourrir des cultures maraîchères, cultivées sous serre, les racines directement plongées dans l’eau. Ce procédé réduit considérablement la consommation d’eau (×10) et limite l’usage d’énergie (÷5) par rapport à des productions classiques en plein champ.

Autre avantage : ces fermes peuvent s’implanter sur des terrains jusqu’ici inutilisables, car imperméabilisés ou pollués.

Une croissance rapide et structurée

L’aventure débute à Lormont, près de Bordeaux, avec une première ferme de 1 000 m². En 2022, l’équipe inaugure un second site à Mérignac, cinq fois plus vaste. Ce lieu permet à la start-up de renforcer son expertise technique, agronomique et piscicole.

Aujourd’hui, un nouveau cap est franchi avec un chantier de 2 hectares lancé en région parisienne. L’objectif : produire chaque année 250 tonnes de fruits et légumes, et 60 tonnes de poissons en local. Pour accompagner cette montée en puissance, une vingtaine de recrutements sont prévus sur le site francilien.

Un lien à recréer entre ville et agriculture

Les Nouvelles Fermes ambitionnent de rapprocher production alimentaire et territoires urbains. « L’aquaponie, c’est avant tout du bon sens », résume Thomas Boisserie, cofondateur. Au-delà de la performance environnementale, leur démarche vise à réconcilier agriculteurs et citadins, autour d’une alimentation saine, locale et transparente.

Ouverture au public et vente directe

Le site de Mérignac joue aussi un rôle pédagogique. Il sera ouvert à la visite le 18 octobre (sur réservation, 6 €), avec dégustation à la clé. Par ailleurs, des ventes directes ont lieu tous les mercredis et samedis matin, et un service de commandes en ligne avec livraison en point relais est proposé aux particuliers.

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« Une situation préoccupante » : plus de 120 000 bovins dépistés pour la tuberculose bovine dans les Pyrénées-Atlantiques

Une région particulièrement touchée

Le département des Pyrénées-Atlantiques, et plus précisément la région de la Soule à l’est du Pays basque, fait face à une recrudescence de cas de tuberculose bovine. Depuis l’automne 2024, 26 foyers ont été recensés, dont 13 dans la seule région de la Soule. Cette zone, caractérisée par une forte activité de transhumance, concentre à elle seule près d’une centaine d’éleveurs concernés.

Une surveillance renforcée et contraignante

Lors de la dernière campagne de dépistage, plus de 120 000 bovins ont été testés, avec 95 abattages sanitaires recensés, soit 0,08 % des animaux contrôlés. La préfecture évoque une « situation préoccupante » et appelle à une « vigilance permanente ».

Les éleveurs transhumants doivent désormais se soumettre à une double prophylaxie (automne et printemps) afin de sécuriser les zones d’estive. Cette mesure, bien que jugée nécessaire, est vécue comme une contrainte importante. Elle implique des manipulations répétées des animaux (injections puis lecture trois jours plus tard) et génère une charge de travail supplémentaire.

Une maladie ancienne, mais encore présente

Bien que la tuberculose bovine ait fortement reculé depuis les années 1950-1960, elle n’a pas disparu. Le département des Pyrénées-Atlantiques a toujours été concerné, mais à des niveaux historiquement plus élevés. Le Groupement de Défense Sanitaire (GDS) rappelle toutefois que la prévalence reste aujourd’hui faible, et que la lutte engagée depuis des décennies approche de son terme.

Conséquences économiques pour les éleveurs

  • Les pertes financières sont significatives, malgré une indemnisation par l’État.
    • Celle-ci repose sur la valeur de l’animal vivant, et non sur sa valeur de vente au moment de l’abattage.
    • Un jeune bovin est donc moins bien indemnisé qu’une vache en fin d’engraissement.
  • Les charges indirectes restent élevées :
    • Désinfection des bâtiments, vides sanitaires, rachat de bêtes prêtes à produire.
    • Le repeuplement des élevages n’atteint souvent que deux tiers du cheptel initial, faute de moyens suffisants.

Pas de risque pour le consommateur

La viande issue d’animaux malades reste consommable, car la maladie se transmet par voie lymphatique, et non par le sang. Les circuits de commercialisation sont donc maintenus, et les produits respectent les normes sanitaires en vigueur.

Source : France 3 Régions

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Lancement de la campagne « Jamais Trop Street » d’Interfel

Cet été, du 1er juillet au 31 août 2025, la campagne « Jamais Trop Street » lancée par Les Fruits et Légumes Frais s’invite dans les rues et festivals pour valoriser la street food à base de produits frais. Cette initiative met en lumière la diversité culinaire et la richesse des saveurs offertes par les fruits et légumes frais, tout en célébrant la culture urbaine à travers le street art.

🎨 Le street art au cœur de la campagne

La campagne « Jamais Trop Street » s’appuie sur le street art pour véhiculer son message. Des graffeurs réaliseront des performances artistiques lors de la tournée du foodtruck aux festivals tels que Garorock, Vieilles Charrues, Plages Électroniques et le Tour gourmand Lac & Terroirs. Ces œuvres éphémères illustrent l’univers vibrant et coloré de la street food, mettant en avant les fruits et légumes frais comme ingrédients essentiels de cette cuisine nomade.

🍽️ Un jeu concours créatif

Du 3 au 31 juillet, un jeu concours invite les internautes à participer à une collaboration artistique entre Les Fruits et Légumes Frais et l’artiste Bruno Graffer. Ce dernier a créé une œuvre inspirée de la street food, servant de base à quatre influenceurs food qui ont imaginé des plats originaux. Les participants peuvent voter pour leur plat préféré sur le site dédié, avec à la clé un an de fruits et légumes frais et une œuvre dédicacée de l’artiste.

📱 Une présence renforcée sur les réseaux sociaux

La campagne bénéficie d’une visibilité accrue sur Instagram et TikTok, avec des contenus mettant en avant les recettes inspirées de la street food, les performances artistiques et les moments forts de la tournée. Les influenceurs participants, tels que @swiss.fitcook, @martin.cuisto, @yeschefffffff et @spicynoemie, partagent leurs créations culinaires et incitent leur communauté à voter pour leurs plats favoris.

🥗 Des recettes inspirées de la street food

Le site Les Fruits et Légumes Frais propose des recettes gourmandes et faciles à réaliser, idéales pour une consommation nomade :

  • Kebab aux légumes grillés et halloumi
  • Street fries à la mexicaine
  • Banh mi rôti de porc
  • Banh mi végétarien

Ces plats mettent en avant la diversité des fruits et légumes frais, offrant une alternative saine et savoureuse aux options de street food traditionnelles.

📢 Une campagne soutenue par les médias

La campagne bénéficie également d’une diffusion sur les plateformes Meta (Facebook et Instagram), assurant une large portée et une interaction directe avec le public. Cette stratégie média vise à sensibiliser un large public à l’importance de consommer des fruits et légumes frais, tout en associant ces produits à des moments conviviaux et festifs.

« Jamais Trop Street » incarne une approche moderne et dynamique de la promotion des fruits et légumes frais, en les intégrant dans le quotidien urbain et en les associant à des moments de plaisir et de partage. Cette campagne illustre l’engagement des acteurs de la filière pour rendre les produits frais accessibles et attrayants pour tous.

https://www.interfel.com/actualites/campagne/jamais-trop-street

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Fiche territoriale : les coopératives en Gironde

Chaque département a sa propre dynamique coopérative, contribuant à l’économie locale et à l’emploi.
Aujourd’hui, focus sur un outil clé : 𝗹𝗲𝘀 𝗳𝗶𝗰𝗵𝗲𝘀 𝘁𝗲𝗿𝗿𝗶𝘁𝗼𝗿𝗶𝗮𝗹𝗲𝘀 !
Véritables instantanés de l’activité coopérative locale, elles permettent de mieux comprendre l’impact des coopératives sur l’économie, l’emploi et les filières agricoles spécifiques à chaque territoire.

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[Rédaction du Lab] des oliviers dans le vignoble bordelais

Face à la crise du vignoble bordelais, de plus en plus de viticulteurs s’engagent dans la diversification. Encouragés par la chambre d’agriculture de la Gironde, certains choisissent de remplacer les vignes arrachées par des vergers fruitiers. L’olivier attire notamment leur attention, en raison de son adaptation possible aux nouvelles conditions climatiques et de son potentiel économique. C’est le pari de Fabien Bougès qui a décidé d’anticiper l’avenir en sortant du tout-vigne.

 L’olivier, un pari économique

Fabien Bougès est un vigneron installé dans l’Entre-deux-Mers, qui, jusqu’à l’année dernière, exploitait 35 hectares de vigne en cave coopérative. Il y a un peu plus de cinq ans, Fabien a pressenti que les nuages s’amoncelaient au-dessus du vignoble bordelais. Il a alors décidé, en concertation avec sa compagne, de diversifier la production du domaine familial, transmis depuis cinq générations. Il a commencé par se lancer dans l’élevage de poules pondeuses, une activité à la rotation très courte et au retour sur investissement rapide, avant de s’intéresser à la culture de l’olivier. « L’olivier a le double avantage d’être une voie d’adaptation au changement climatique et de ne pas encore être beaucoup implanté dans la région » explique Fabien Bougès. « Si nous plantons rapidement, nous serons les premiers sur un marché localement vierge. » Quand on sait que la production d’huile d’olive française ne couvre que 4 % de la consommation nationale, et que la majorité de cette production est positionnée sur du haut de gamme, le néo-oléiculteur estime qu’il y a une place à prendre sur un créneau à des prix plus modérés, tout en restant fidèle à l’agriculture biologique.

Les deux hectares d’oliviers que Fabien a plantés il y a quelques années ont donné cette année, et il a pu transformer ses olives en quelques litres d’huile, grâce au moulin qu’il a acheté. Il compte également proposer des prestations de trituration à d’autres producteurs. Les nouveaux oléiculteurs girondins se sont regroupés au sein de l’association Oléiculteurs Nouvelle-Aquitaine, afin de promouvoir et professionnaliser la filière oléicole en Gironde, et plus largement en Nouvelle-Aquitaine. Fabien Bougès estime qu’environ une centaine d’hectares sont actuellement plantés en Gironde, et il observe un certain dynamisme, avec des projets de plantation dans le Blayais, ainsi que dans les régions de Libourne et de Castillon.

 Une solution partielle à la crise viticole

Avec des hivers de plus en plus doux, de moins en moins pluvieux et froids, l’agriculture girondine est confrontée à de profonds bouleversements, qui s’ajoutent aux difficultés économiques du vignoble bordelais. Face aux hectares de vignes arrachés, les cultures arboricoles apparaissent comme une alternative, à l’image de l’olivier. Mais celui-ci n’est pas une solution miracle, comme le souligne Fabien Bougès : « L’olivier ne va pas remplacer la vigne car il ne s’adaptera pas partout. Il faut sélectionner les parcelles avec soin et travailler le drainage, car la principale contrainte pour l’olivier dans la région, c’est l’excès d’eau dans le sol. C’est un arbre qui n’aime pas passer l’hiver les pieds dans l’eau. » L’olivier présente une autre limite, qui pourrait décourager les viticulteurs les plus précaires : son retour sur investissement peut prendre six à sept ans. Jusqu’à cet hiver, Fabien n’avait pas encore arraché de vignes. Il a finalement décidé d’en arracher 10 hectares et envisage de replanter une partie des parcelles avec des oliviers au printemps 2026. Pour l’instant, 540 oliviers sont répartis sur deux hectares, en attendant d’en planter progressivement quatre hectares supplémentaires.

Pour Fabien Bougès, l’avenir passe par la diversification, voire par un abandon progressif de la viticulture : « Je compte bien arracher encore des vignes, et je ne sais pas s’il m’en restera à moyen ou long terme. Car aujourd’hui, c’est travailler beaucoup pour perdre de l’argent. »
Refusant de reproduire ce qu’il considère comme l’erreur de la monoculture viticole, il ne plantera pas plus de six hectares d’oliviers au total. Outre les poules pondeuses, il explore d’autres pistes d’élevage et observe avec attention les initiatives de ses confrères :
« Il y a des gens qui reprennent des vaches, d’autres qui remettent des brebis, des petits vergers… Tout le monde cherche le bon modèle, la bonne solution pour s’en sortir. » La révolution agricole girondine ne fait que commencer…

Le mot de Géraud Peylet, conseiller d’entreprise et directeur du pôle installation- transmission et formation à la chambre d’agriculture de Gironde :

« Depuis 2018-2019, la chambre d’agriculture de Gironde est de plus en plus sollicitée par les viticulteurs en quête de solutions de diversification. Dès l’année suivante, nous avons commencé à explorer différentes filières agricoles, au-delà de celles déjà connues dans le département. Nous avons notamment réfléchi aux scénarios de réchauffement climatique, et l’olivier est apparu comme l’une des pistes possibles. Nous nous sommes formés à sa culture, puis avons lancé des formations pour les viticulteurs, mis à disposition des données techniques et proposé un accompagnement, à la fois individuel et collectif. Certes, aujourd’hui, notre climat n’est pas idéal pour l’olivier… mais il ne l’est pas non plus pour cultiver du merlot, et pourtant on le fait ! Les viticulteurs peuvent bénéficier de services souvent pris en charge, qui permettent d’obtenir des conseils et des formations. Il existe aussi un dispositif de réorientation viticole pour les accompagner dans leur diversification. »

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Loi Duplomb : Un pas vers une agriculture plus résiliente et une souveraineté alimentaire retrouvée

Le Conseil constitutionnel a validé la majorité de la Proposition de Loi (PPL) Duplomb, un texte clé pour soutenir les agriculteurs français face aux défis environnementaux et économiques. Cependant, il a censuré l’article 2 qui prévoyait le rétablissement de l’utilisation dérogatoire de l’acétamipride, un pesticide. Cette décision marque un tournant dans la régulation des produits phytosanitaires en France et soulève la question d’une concurrence inégale avec les pays européens, notamment en ce qui concerne certaines filières agricoles fragilisées par l’absence de solutions de remplacement.

Une loi au service des agriculteurs

Malgré cette censure, la loi Duplomb présente des avancées significatives pour l’agriculture française. Le texte met l’accent sur plusieurs leviers pour renforcer la résilience du secteur agricole face au changement climatique :

  • Développement du conseil aux agriculteurs : Des dispositifs seront mis en place pour accompagner les agriculteurs dans leurs démarches, qu’il s’agisse de techniques de culture durables ou de gestion des risques.
  • Simplification de l’installation d’élevages : L’installation d’élevages sera facilitée, notamment grâce à une meilleure gestion des démarches administratives, afin d’encourager la création de nouvelles exploitations et de soutenir la transition vers une agriculture plus durable.
  • Renforcement du stockage de l’eau : Un volet de la loi se concentre sur l’amélioration du stockage de l’eau, un enjeu crucial face à la sécheresse récurrente et aux variations climatiques. Cette mesure permettra de mieux gérer les ressources en eau, essentielles pour la production agricole.
  • Amélioration de la couverture assurantielle des prairies : La loi prévoit également un renforcement des mécanismes assurantiels pour mieux protéger les prairies, essentielles à l’alimentation du bétail, et limiter les impacts des catastrophes climatiques.
  • Simplification des contrôles agricoles : La loi continue dans sa démarche d’allégement des contrôles administratifs, dans un souci de rendre les procédures moins contraignantes pour les agriculteurs.

Le défi de l’acétamipride et des divergences européennes

L’article 2 de la loi Duplomb, censuré par le Conseil constitutionnel, proposait une dérogation stricte pour l’utilisation de l’acétamipride, un insecticide largement utilisé en viticulture et dans d’autres cultures. Sa censure entraîne une divergence entre les législations française et européenne, ce qui pourrait créer une situation de concurrence déséquilibrée, avec des risques pour certaines filières agricoles françaises déjà fragilisées.

La ministre de l’Agriculture a pris acte de cette décision et réaffirme son engagement à défendre toutes les filières, notamment celles les plus menacées. Un travail est d’ores et déjà lancé avec l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) pour identifier les secteurs en difficulté en raison de cette absence de solutions phytosanitaires. Le Gouvernement s’engage à accompagner ces filières afin qu’elles ne soient pas laissées sans alternatives.

Un appel à consommer français

Face à ces défis, la ministre a rappelé l’urgence d’adopter une politique de soutien aux productions françaises. L’appel est clair : consommer français pour préserver l’agriculture locale et soutenir la souveraineté alimentaire de la France. Ce message s’inscrit dans une stratégie visant à accélérer la transition écologique tout en assurant un environnement économique plus équitable pour les producteurs français.

Conclusion

La loi Duplomb représente un pas important vers une agriculture plus résiliente et une souveraineté alimentaire renforcée. Si certaines divergences persistent, notamment en matière de régulation phytosanitaire, le Gouvernement reste déterminé à soutenir les filières fragiles et à plaider pour des règles équitables au niveau européen. Ce texte constitue une avancée concrète pour les agriculteurs, qui pourront bénéficier de nouvelles mesures pour simplifier leurs démarches, améliorer la gestion de l’eau et renforcer leur couverture face aux risques climatiques.

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Consultation : La place des femmes en agriculture

 Jusqu’au 31 août 2025

Donner toute leur place aux femmes dans l’agriculture

Les femmes jouent un rôle central dans le monde agricole français. Actrices du renouvellement des générations, elles représentent aujourd’hui près de 29 % des actifs permanents du secteur et assurent la direction d’un quart des exploitations. Leur engagement est essentiel pour construire une agriculture durable et inclusive.

Pourtant, malgré leur implication, les agricultrices rencontrent encore de nombreux freins dans leur parcours. Qu’elles soient cheffes d’exploitation ou salariées, elles témoignent régulièrement d’obstacles liés à l’accès à la formation, à l’installation ou à la transmission, mais aussi à leur santé, leur reconnaissance statutaire ou leurs droits à la retraite.

Face à ce constat, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a décidé de faire de l’égalité femmes-hommes une priorité dans les politiques agricoles. Son objectif : mieux comprendre les réalités de terrain, identifier les leviers d’action, et bâtir un plan ambitieux à partir des propositions émanant directement des premières concernées.

Une grande consultation nationale est ainsi lancée. Elle invite les femmes impliquées dans l’agriculture à s’exprimer sur cinq thématiques clés :

  • La formation et le développement des compétences
  • L’installation et la transmission des exploitations
  • Les conditions de travail et la santé
  • L’engagement et la représentation
  • Le statut professionnel et la retraite

Les contributions recueillies viendront nourrir un plan d’action national qui sera dévoilé à l’automne 2025. Il s’agit d’un chantier collectif, fondé sur l’écoute et l’expérience des femmes du monde agricole.

« Les femmes sont au cœur de l’avenir de notre agriculture. Pour lever les freins à leur pleine participation, nous avons besoin de leurs témoignages, de leurs idées, de leurs propositions. Ensemble, faisons de ce secteur un véritable levier d’émancipation. »
— Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

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