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Biocontrôle : la Nouvelle-Aquitaine s’engage pour une réglementation européenne plus agile

La Région Nouvelle-Aquitaine s’engage aux côtés de la Commission européenne pour renforcer et accélérer l’homologation des produits de biocontrôle et biosolutions. Dans le cadre d’une consultation publique européenne sur la sécurité sanitaire des aliments, elle a défendu plusieurs pistes concrètes :

  • définir de façon claire le terme « biocontrôle » ;
  • instaurer des autorisations provisoires pour certains produits phytopharmaceutiques contenant des substances actives en cours d’évaluation ;
  • reconnaître automatiquement les autorisations déjà accordées dans un État membre, si les conditions d’usage équivalentes sont respectées ;
  • renforcer les moyens de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) afin d’éviter les retards d’évaluation ;
  • instaurer une filière d’évaluation prioritaire pour les produits de biocontrôle, distincte des substances conventionnelles.

L’engagement de la Région dans ce domaine s’appuie sur des actions concrètes :

  • le plan de transition écologique et énergétique « Néo Terra », dans lequel le biocontrôle et les biosolutions sont inscrits comme priorités.
  • le cluster « BiosolutioNA », lancé dès 2019, et une feuille de route régionale adoptée en 2022 pour orchestrer et amplifier les initiatives territoriales.
  • dans la viticulture, le programme VitiRev (2019-2023) – notamment via un GIE dédié – ainsi que le soutien au projet européen BIOSOLUDOE (INTERREG SudOE) visant à déployer des living labs transnationaux, des modules de formation pour agriculteurs, et une stratégie partagée pour les biosolutions en Europe du Sud-Ouest.

Par cette démarche, la Nouvelle-Aquitaine affirme sa volonté d’être un territoire moteur pour l’agroécologie et l’innovation dans les solutions alternatives aux pesticides. Elle crée ainsi un écosystème favorable au développement de produits de biocontrôle, ce qui ouvre des opportunités pour les entreprises agroalimentaires et viticoles régionales portées par l’AANA.

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Récolte de blé 2025 : entre performances techniques et tensions économiques

La moisson 2025 s’annonce contrastée. Si les rendements sont au rendez-vous, la rentabilité, elle, n’est pas au niveau attendu. Avec 33,4 millions de tonnes récoltées pour une moyenne de 7,44 tonnes par hectare, la France confirme son potentiel productif. Pourtant, le contexte économique et commercial rend cette récolte difficilement valorisable.

Des rendements solides, mais une surface en recul

Malgré des conditions de culture plus favorables que l’an passé, les surfaces emblavées ont diminué de près d’un demi-million d’hectares. De nombreux agriculteurs ont fait le choix du colza, jugé plus rentable. Résultat : près de 3 millions de tonnes de blé n’ont pas été produites, selon Argus Média France.

Des prix sous les coûts de production

Les marchés ne suivent pas. Le prix du blé sur le port de Rouen reste environ 30 € par tonne en dessous du coût de production, estimé à 200 €/t. La force de l’euro face au dollar aggrave la situation : à 1,17 €/USD, la tonne de blé vaut 30 € de moins qu’en début d’année. Pour beaucoup d’exploitants, la marge est donc quasi nulle, voire négative.

Des exportations freinées par la concurrence

Sur le plan international, la France devrait exporter à peine 8 millions de tonnes de blé vers les pays tiers : principalement le Maroc, l’Afrique subsaharienne et l’Égypte. Mais la concurrence est rude. La Russie, la Roumanie et l’Ukraine affichent des volumes record et cassent les prix sur les marchés. Les débouchés historiques, notamment la Chine et l’Algérie, se réduisent. Cette dernière, en désaccord diplomatique avec Paris, s’approvisionne désormais majoritairement en blé russe.

Une offre mondiale excédentaire

L’Union européenne affiche une production en forte hausse (+21 Mt sur un an), tandis que les stocks mondiaux atteignent des niveaux records : 4 Mt en France, 19,4 Mt dans l’UE et près de 70 Mt dans les grands pays exportateurs. Cette abondance pèse durablement sur les cours et limite toute perspective de rebond rapide.

Une filière en recherche d’équilibre

La situation met en lumière la fragilité économique du modèle céréalier français, dépendant des fluctuations mondiales et de la parité monétaire. Pour maintenir la compétitivité, les experts appellent à une meilleure gestion des stocks, à la diversification des débouchés et à l’innovation dans la valorisation des blés — y compris à travers les circuits courts, la meunerie régionale et les filières de qualité.

Données reprises depuis l’article original de Frédéric Hénin : L’information Agricole, octobre 2025

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Le CNAOL alerte : il est temps d’agir pour sauvegarder le lait cru

Le lait cru, obligatoire dans 28 cahiers des charges 100% lait cru des 46 fromages AOP français, est au cœur de notre patrimoine gastronomique, de nos savoir-faire et de nos territoires.
Mais aujourd’hui, il est en danger.


Face à une pression sanitaire croissante (épizooties, destruction de lots, réchauffement climatique) et à des coûts de production plus élevés, de nombreuses fromageries et producteurs se retrouvent fragilisés.
Le dernier transformateur laitier de Rigotte de Condrieu AOP a récemment cessé son activité : un signal d’alarme pour toute la filière.

C’est pourquoi le CNAOL appelle à la mise en place d’un plan de sauvegarde du lait cru, sous l’égide des ministères de l’Agriculture et de la Santé.
Nos priorités :
– Renforcer la recherche scientifique et la gestion des risques,
– Mettre en place un accompagnement technique et financier des producteurs,
– Soutenir la formation et la transmission des savoir-faire,
– Développer une pédagogie claire auprès des consommateurs.

Le lait cru, c’est 7 200 producteurs fermiers, 355 laiteries et un bien commun qui fait rayonner la France dans le monde entier.
Sans action collective, c’est un pan entier de notre identité alimentaire et culturelle qui risque de disparaître.

📍 À lire dans Ouest-France : Les fromages au lait cru réclament de l’aide :

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Sept filières agricoles françaises en quête de relance

Fragilisées par le réchauffement climatique, les ravageurs, le manque de main-d’œuvre et une consommation en recul, plusieurs filières agricoles traversent aujourd’hui une crise majeure. Un tour d’horizon permet de comprendre l’ampleur des difficultés et les leviers envisagés pour l’avenir.


1. La pomme : entre concurrence et chute des vergers

Fruit préféré des Français, la pomme représente plus de 17 % du rayon fruits et légumes. Pourtant, la consommation stagne et les surfaces de vergers reculent. Aux aléas climatiques s’ajoutent la pression des ravageurs et la concurrence des fruits exotiques.

  • Innovations : nouvelles variétés résistantes, techniques de confusion sexuelle contre les insectes.
  • Défis : manque de solutions phytosanitaires, besoin de main-d’œuvre, prix de marché sous tension.

2. La noisette : concurrence et ravageurs en série

La France produit environ 20 % de ses besoins et doit importer massivement.

  • Menaces : balanin, phytoptes et punaises diaboliques touchent la quasi-totalité des vergers.
  • Limites : efficacité réduite des insecticides encore autorisés.
  • Pistes : recherche en biocontrôle (pièges à phéromones, kairomones) et harmonisation des règles au niveau européen.

3. La cerise : une filière sous attaque

La production a chuté de 12 % en 2023, surtout en raison de deux mouches invasives (drosophila suzukii et rhagoletis cerasi).

  • Solutions envisagées : filets « insect proof » (très coûteux), lâchers de parasitoïdes, techniques de l’insecte stérile.
  • Urgence : trouver des alternatives rapides pour ne pas condamner la filière.

4. Le colza : climat et parasites

La culture du colza est perturbée par la sécheresse estivale et les insectes (altises).

  • Adaptations : agriculture de conservation des sols, semis flexibles, plantes compagnes.
  • Problème majeur : gestion des graminées avec de moins en moins de solutions herbicides.

5. L’endive : énergie et réglementation

Filière emblématique du Nord, elle subit la hausse des coûts de l’énergie (+30 %), une baisse de consommation et des interdictions imminentes de substances phytosanitaires essentielles.

  • Risque : disparition de la production française après 2024, au profit des importations.
  • Impact : 300 exploitations et 4 000 emplois menacés.

6. La vigne : climat et choix stratégiques

Entre gels, grêles, maladies (mildiou, flavescence dorée) et inflation, de nombreux vignerons peinent à maintenir leur rentabilité.

  • Exemple : certains domaines testent le bio, la biodiversité et le digital pour compenser les pertes.
  • Enjeu : trouver un équilibre entre durabilité environnementale et viabilité économique.

7. Le blé : combiner innovation et agronomie

Face aux ravageurs (pucerons porteurs de virus), au climat et aux restrictions phytosanitaires, les céréaliers se tournent vers des solutions combinatoires.

  • Innovations : pulvérisation localisée, imagerie (drones, capteurs), modélisation météo.
  • Perspectives : biostimulants et nouvelles variétés génétiques (NGT) adaptées aux aléas climatiques.

Une agriculture en mutation

Ces sept filières illustrent les tensions croissantes auxquelles fait face l’agriculture française : équilibre entre compétitivité, durabilité et résilience. Les solutions passent par :

  • la recherche et l’innovation,
  • la coopération entre filières,
  • et des politiques publiques adaptées.
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Soutenir l’innovation et les dynamiques en milieu rural : l’appel à projets « Amplification Ruralités »

Dans un contexte où les territoires ruraux font face à des défis démographiques, économiques, sociaux et environnementaux, la Fondation de France a lancé l’appel à projets Amplification Ruralités. Cet appel vise à stimuler les initiatives qui renforcent la vitalité des espaces ruraux, en encourageant l’expérimentation, les liens entre acteurs locaux, et les réponses innovantes aux enjeux du quotidien.

Objectifs clés de l’appel

  • Favoriser l’émergence et le déploiement de projets structurants dans les zones rurales
  • Soutenir des démarches participatives et inclusives, impliquant les habitants, associations, collectivités et acteurs économiques
  • Encourager l’ancrage territorial durable, la coopération locale et l’essaimage de pratiques inspirantes
  • Accorder une attention particulière à l’équilibre entre les défis sociaux, économiques, culturels et environnementaux

Pour qui, et avec quelles modalités ?

L’appel s’adresse aux structures à but non lucratif (associations, collectifs, fondations, etc.) porteurs de projets en milieu rural. Les initiatives peuvent couvrir différents domaines (dynamique locale, transition écologique, lien social, culture, numérique, mobilité, etc.), à condition qu’elles contribuent à renforcer l’attractivité, la résilience et la cohésion du territoire.

Les modalités de soutien incluent des subventions pluriannuelles, un accompagnement technique/opérationnel, et la possibilité d’intégrer un réseau d’acteurs engagés en ruralité.

Pourquoi participer ?

  • Bénéficier d’un financement pour structurer ou amplifier un projet territorial
  • Accéder à un réseau national de porteurs d’initiatives rurales
  • Gagner en visibilité et crédibilité auprès des partenaires institutionnels et financiers
  • Mettre en avant des pratiques innovantes, favoriser la diffusion et la réplicabilité

Pour consulter les critères détaillés, les conditions d’éligibilité, le calendrier de candidature et télécharger les documents de dossier, voici la présentation complète de l’appel Amplification Ruralités sur le site de la Fondation de France :

Découvrir l’appel Amplification Ruralités

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Les Nouvelles Fermes lèvent 5 millions d’euros pour accélérer leur développement en Île-de-France

La start-up bordelaise Les Nouvelles Fermes franchit une nouvelle étape dans son expansion : grâce à une levée de fonds de 5 millions d’euros, l’entreprise s’apprête à bâtir la plus grande ferme d’aquaponie d’Europe, à Carrières-sous-Poissy, dans les Yvelines.

Un modèle circulaire inspiré du vivant

Fondée en 2019, la société repose sur un système agricole innovant : l’aquaponie. Cette méthode combine l’élevage de poissons et la culture de légumes en un circuit fermé et économe en ressources.

Concrètement, des truites arc-en-ciel sont élevées dans des bassins. Leurs déjections, une fois filtrées biologiquement, servent à nourrir des cultures maraîchères, cultivées sous serre, les racines directement plongées dans l’eau. Ce procédé réduit considérablement la consommation d’eau (×10) et limite l’usage d’énergie (÷5) par rapport à des productions classiques en plein champ.

Autre avantage : ces fermes peuvent s’implanter sur des terrains jusqu’ici inutilisables, car imperméabilisés ou pollués.

Une croissance rapide et structurée

L’aventure débute à Lormont, près de Bordeaux, avec une première ferme de 1 000 m². En 2022, l’équipe inaugure un second site à Mérignac, cinq fois plus vaste. Ce lieu permet à la start-up de renforcer son expertise technique, agronomique et piscicole.

Aujourd’hui, un nouveau cap est franchi avec un chantier de 2 hectares lancé en région parisienne. L’objectif : produire chaque année 250 tonnes de fruits et légumes, et 60 tonnes de poissons en local. Pour accompagner cette montée en puissance, une vingtaine de recrutements sont prévus sur le site francilien.

Un lien à recréer entre ville et agriculture

Les Nouvelles Fermes ambitionnent de rapprocher production alimentaire et territoires urbains. « L’aquaponie, c’est avant tout du bon sens », résume Thomas Boisserie, cofondateur. Au-delà de la performance environnementale, leur démarche vise à réconcilier agriculteurs et citadins, autour d’une alimentation saine, locale et transparente.

Ouverture au public et vente directe

Le site de Mérignac joue aussi un rôle pédagogique. Il sera ouvert à la visite le 18 octobre (sur réservation, 6 €), avec dégustation à la clé. Par ailleurs, des ventes directes ont lieu tous les mercredis et samedis matin, et un service de commandes en ligne avec livraison en point relais est proposé aux particuliers.

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« Une situation préoccupante » : plus de 120 000 bovins dépistés pour la tuberculose bovine dans les Pyrénées-Atlantiques

Une région particulièrement touchée

Le département des Pyrénées-Atlantiques, et plus précisément la région de la Soule à l’est du Pays basque, fait face à une recrudescence de cas de tuberculose bovine. Depuis l’automne 2024, 26 foyers ont été recensés, dont 13 dans la seule région de la Soule. Cette zone, caractérisée par une forte activité de transhumance, concentre à elle seule près d’une centaine d’éleveurs concernés.

Une surveillance renforcée et contraignante

Lors de la dernière campagne de dépistage, plus de 120 000 bovins ont été testés, avec 95 abattages sanitaires recensés, soit 0,08 % des animaux contrôlés. La préfecture évoque une « situation préoccupante » et appelle à une « vigilance permanente ».

Les éleveurs transhumants doivent désormais se soumettre à une double prophylaxie (automne et printemps) afin de sécuriser les zones d’estive. Cette mesure, bien que jugée nécessaire, est vécue comme une contrainte importante. Elle implique des manipulations répétées des animaux (injections puis lecture trois jours plus tard) et génère une charge de travail supplémentaire.

Une maladie ancienne, mais encore présente

Bien que la tuberculose bovine ait fortement reculé depuis les années 1950-1960, elle n’a pas disparu. Le département des Pyrénées-Atlantiques a toujours été concerné, mais à des niveaux historiquement plus élevés. Le Groupement de Défense Sanitaire (GDS) rappelle toutefois que la prévalence reste aujourd’hui faible, et que la lutte engagée depuis des décennies approche de son terme.

Conséquences économiques pour les éleveurs

  • Les pertes financières sont significatives, malgré une indemnisation par l’État.
    • Celle-ci repose sur la valeur de l’animal vivant, et non sur sa valeur de vente au moment de l’abattage.
    • Un jeune bovin est donc moins bien indemnisé qu’une vache en fin d’engraissement.
  • Les charges indirectes restent élevées :
    • Désinfection des bâtiments, vides sanitaires, rachat de bêtes prêtes à produire.
    • Le repeuplement des élevages n’atteint souvent que deux tiers du cheptel initial, faute de moyens suffisants.

Pas de risque pour le consommateur

La viande issue d’animaux malades reste consommable, car la maladie se transmet par voie lymphatique, et non par le sang. Les circuits de commercialisation sont donc maintenus, et les produits respectent les normes sanitaires en vigueur.

Source : France 3 Régions

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