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PARSADA 2025 : Accélérer l’innovation agricole pour la transition écologique

Le programme PARSADA 2025 piloté par FranceAgriMer accompagne la transition vers des systèmes agricoles plus durables en réponse au retrait progressif des substances actives phytosanitaires en Europe. Ce dispositif fédère les initiatives pour développer des alternatives innovantes, dans le cadre du plan Ecophyto 2030.

Objectifs du dispositif

PARSADA vise à lever les impasses techniques rencontrées par les agriculteurs et à répondre aux enjeux environnementaux. Il favorise le développement et le déploiement de solutions alternatives, encourage l’expérimentation, la recherche appliquée, la diffusion des connaissances et la valorisation concrète de ces avancées sur le terrain.

Qui peut candidater ?

L’appel à projets s’adresse aux organismes publics ou privés actifs dans les domaines de la recherche, de l’expérimentation, de l’enseignement supérieur, ainsi qu’aux instituts et centres techniques, chambres d’agriculture, groupements professionnels et entreprises du secteur agricole. Les projets doivent répondre aux besoins identifiés par les filières, s’inscrire dans la réduction de l’usage des produits phytosanitaires et accélérer la transition agroécologique.

Conditions de soutien et critères essentiels

  • S’appuyer sur les diagnostics disponibles ou plans de filière, en lien avec le retrait des substances actives au niveau européen.
  • Proposer des alternatives concrètes et viables pour l’agriculture.
  • Présenter un montant minimal de dépenses prévisionnelles de 50 000 € par projet.
  • Afficher une durée de projet comprise entre 3 et 5 ans, avec une fin impérative au plus tard le 31 décembre 2032.
  • Le financement peut atteindre 7,5 millions d’euros par projet, avec une aide allant de 40% à 100% des dépenses éligibles et un minimum de 40 000 € pour un consortium collaboratif.

Dépôt des projets

La téléprocédure d’enregistrement des candidatures est ouverte à partir du 30 juin 2025. Les dossiers peuvent être déposés jusqu’au 31 décembre 2026, dans la limite des crédits disponibles et selon plusieurs étapes de sélection intermédiaires. L’instruction portera une attention particulière à la territorialisation et à l’impact direct auprès des agriculteurs.


Pour découvrir l’ensemble des modalités, consulter l’appel à projets complet ou déposer votre candidature, rendez-vous sur le site officiel de FranceAgriMer :

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Podcast “Voyage en Terre(s) Gourmande(s) : à la rencontre d’un éleveur de chèvre

Escale crémeuse : Mothais sur feuille

Ce sont 250 chèvres qui nous accueillent dans l’exploitation de Jean-Frédéric Granger. Gambadant chaque jour dans les prairies, elles fournissent à l’éleveur un bon lait bio, qu’il transforme en un délicieux fromage, le Mothais sur feuille AOC.

« Je me suis installé en 1987 en GAEC pour élever des chèvres avec mon père, et nous avons appris à fabriquer des fromages. Les débouchés n’étaient pas si faciles jusqu’au jour où mon père a chargé notre production dans sa voiture et il est parti vendre sur les marchés. À partir de ce moment-là, nous nous sommes diversifiés et développés. » En racontant ses débuts, Jean-Frédéric mesure le chemin parcouru. L’exploitation située à Celle-Lévescault, dans la Vienne (86), représentait à l’époque 75 hectares. Aujourd’hui, le « Domaine du Parc » regroupe 95 hectares et emploie près d’une dizaine de personnes, dont 4 salariés à temps partiel et 3 apprentis. L’épouse et la sœur de Jean-Frédéric y travaillent également, plus particulièrement à la fromagerie où la moitié du lait des 250 chèvres est transformée en Mothais sur feuille.

La chèvre et le châtaignier, une histoire de bon goût

Le Mothais sur feuille est un fromage de chèvre à pâte molle, fabriqué avec du lait cru. De forme ronde cylindrique, d’environ 8 à 9 centimètres de diamètre, il tire son nom d’une originalité : la pâte est affinée sur une feuille de châtaignier. Comme l’explique Jean-Frédéric, l’élément végétal est très important : « On positionne la feuille de châtaignier après le démoulage et avant de rentrer le fromage au séchoir. La feuille pompe un peu d’humidité du fromage qu’elle lui restitue après, tout au long de l’affinage. » Autre précision, les feuilles de châtaignier sont cueillies dans les arbres après la première gelée, vers la fin du mois d’octobre.

« Cette interaction à l’affinage entre la pâte au lait cru et la feuille de châtaignier donne un fromage qui reste crémeux, avec un goût si particulier. » 

Reconnaissance par une AOC

Grâce à cette typicité, le Mothais sur feuille a obtenu une AOC en 2024, qui fixe les critères de production, et garantit aux consommateurs le respect d’un cahier des charges bien précis : les chèvres doivent pâturer ou disposer d’une aire d’exercice extérieure, leur production de lait ne doit pas excéder 1000 kilos annuels par tête ; enfin, les bêtes sont nourries avec une alimentation issue du territoire, dont les rations ne doivent pas comporter plus de 40 % de concentrés. « De fait, l’ensilage et l’enrubannage sont interdits. Nos chèvres mangent du foin ou de l’herbe », ajoute l’éleveur, qui cultive près d’une cinquantaine d’hectares en surface fourragère pour nourrir son troupeau.

Le passage au bio

Jean-Frédéric a choisi de basculer sa production en bio. Il le reconnait, « c’est une démarche qui demande du temps et du travail. La durée de conversion pour les terres est de 2 ans, elle a débuté en 2018 ; celle du troupeau, qui est de 6 mois s’est déroulée au deuxième semestre 2019. »

Pour cela, il a adapté ses méthodes et changé ses semis. « On a vendu le pulvérisateur, nous n’avons plus de traitement phytosanitaire et nous n’utilisons plus d’engrais du commerce. Là où nous cultivions à l’époque du colza ou du tournesol, nous avons maintenant beaucoup de cultures de printemps, des plantes sarclées comme le maïs ou des légumineuses qui n’ont pas besoin d’azote. »

Entre contraintes et fierté

« Mon aventure agricole est une histoire qui a commencé avec mon père et c’est en famille qu’elle se poursuit, même si je ne suis pas certain que la nouvelle génération reprenne le flambeau. »

Car aucune des 3 filles du couple ne manifeste l’envie de continuer l’exploitation. Jean-Frédéric reconnait que la profession n’attire pas forcément les jeunes. Il ne compte pas ses heures, mais apprécie d’avoir des salariés pour « se dégager du temps libre et sortir la tête du guidon, c’est important. »

Malgré les contraintes, Jean-Frédéric se dit heureux d’exercer son métier, lui qui a su évoluer. « J’adore ce que je fais, j’ai adapté mon travail à ce que j’aimais. En plus de la fromagerie et de la vente sur les marchés, nous avons développé une activité traiteur avec une salle de réception. On accueille du public à la ferme et nous leur proposons des repas à base de chèvre de l’entrée au dessert ! Ma spécialité, c’est le cannelé au lait de chèvre ! ».

Jean-Frédéric exprime aussi sa fierté d’être éleveur pour de multiples et bonnes raisons : contribuer à l’économie d’un territoire, embaucher du personnel, et surtout la satisfaction de nourrir la population avec des produits de qualité.

« Ce matin, des gens dans un camping-car se sont arrêtés pour nous acheter des fromages. Et ils sont revenus pour nous dire qu’ils étaient très bons. Ce sont ces encouragements qui nous incitent à continuer, pour fabriquer et vendre des fromages de qualité. »

Notre conseil ? Mettez sur votre table gourmande les tartines de campagne au Mothais sur feuille, ou les tartelettes fines aux Pommes du Limousin AOP, Mothais sur feuille AOC et Marrons du Périgord Limousin ! Et si vous souhaitez proposer un atelier cuisine à vos enfants, confectionnez avec eux cette délicieuse recette : les Étoiles au Mothais sur feuille et aux noix du Périgord.


Cette série de podcasts est initiée par l’Agence de l’Alimentation Nouvelle-Aquitaine : aana.fr

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Appel à projet 2026 : soutien aux actions de développement de l’agriculture biologique en Nouvelle-Aquitaine

Appel à projets 2026 : impulser le développement de l’agriculture biologique en Nouvelle-Aquitaine

La DRAAF Nouvelle‑Aquitaine (Direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt), en partenariat avec la Région Nouvelle‑Aquitaine et l’Agence de l’Eau Adour‑Garonne, lance pour 2026 un appel à projets destiné à soutenir le développement de l’agriculture biologique dans la région.
L’objectif : accompagner les acteurs des filières agricoles et agroalimentaires vers une transition accrue vers les pratiques biologiques, dans le cadre du « Pacte d’ambition régionale pour l’agriculture biologique ».


Un calendrier resserré

  • Ouverture du dispositif : 16 octobre 2025
  • Clôture des candidatures : 14 novembre 2025
    Cette période permet aux structures d’élaborer des actions ciblées autour de la diffusion des connaissances, du conseil et de l’accompagnement stratégique.

Trois volets complémentaires

L’appel à projets s’articule autour de trois axes permettant de soutenir différents types d’interventions sur le terrain :

  1. Information, diffusion et démonstration
    Actions de sensibilisation, journées portes ouvertes, partages d’expériences, valorisation de retours terrain ou d’expérimentations.
  2. Conseil collectif stratégique et technique
    Appui à des groupes d’agriculteurs ou d’acteurs de filières souhaitant engager ou renforcer des pratiques biologiques.
  3. Coordination régionale, conversion et accompagnement individuel
    Soutien aux structures régionales de coordination ainsi qu’à l’accompagnement personnalisé des exploitants engagés dans la conversion.

Pourquoi ce dispositif est stratégique

Cet appel à projets s’inscrit dans une ambition régionale forte :

  • renforcer l’attractivité de la bio en Nouvelle-Aquitaine,
  • faciliter la montée en compétence des exploitants,
  • structurer les filières et pérenniser leur développement,
  • répondre à une demande sociétale et économique en croissance.

Il soutient aussi bien les démarches territoriales que les actions techniques, créant un écosystème favorable à l’innovation, à la transmission et au partage de pratiques.


Qui peut candidater ?

Le dispositif est ouvert à un large panel d’acteurs :

  • organismes de conseil, associations et structures d’appui aux filières,
  • exploitants agricoles et entreprises agroalimentaires engagés dans la conversion,
  • collectifs d’agriculteurs ou groupements souhaitant développer ou consolider une démarche biologique,
  • structures régionales impliquées dans la coordination et l’animation du réseau bio.

Modalités de dépôt

Les projets doivent être transmis par voie électronique aux adresses des partenaires concernés. Le dossier complet inclut notamment :

  • la présentation détaillée de l’action,
  • les objectifs poursuivis,
  • le budget prévisionnel,
  • les indicateurs de résultats attendus.

Les porteurs sont invités à anticiper leur dépôt afin de garantir l’instruction complète de leur candidature dans les délais impartis.


À retenir

  • Date limite : 14 novembre 2025
  • 3 volets : information/démonstration, conseil collectif, coordination/conversion
  • Objectif : accélérer la dynamique de l’agriculture biologique régionale
  • Porteurs éligibles : structures agricoles, collectifs, organismes de conseil, exploitants
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Un think-tank pour accompagner les transitions agricoles en Nouvelle-Aquitaine

La Région Nouvelle-Aquitaine annonce la création d’un think-tank dédié aux transitions agricoles. Cette nouvelle instance vise à anticiper les transformations profondes que connaît l’agriculture et à proposer des pistes d’action concrètes pour accompagner durablement les exploitants.

Un espace de réflexion pour anticiper les mutations

Ce think-tank se positionne comme un lieu d’échanges neutre et collaboratif, réunissant agriculteurs, chercheurs, acteurs économiques, institutions et partenaires professionnels. L’objectif principal est d’identifier les tendances à horizon 2040, d’analyser leurs impacts sur les systèmes agricoles et de concevoir des solutions adaptées pour renforcer leur résilience.

Ses principes fondateurs reposent sur la co-construction, la pluralité des points de vue, l’écoute active et la recherche d’une utilité opérationnelle pour les filières de terrain.

Une organisation structurée

Le dispositif s’appuie sur trois piliers complémentaires :

  • Un comité de pilotage, garant de la stratégie et de la cohérence des travaux.
  • Un groupe projet, chargé de l’animation et du suivi des thématiques.
  • Un réseau d’experts, mobilisé selon les sujets et les besoins identifiés.

Trois séances plénières seront organisées chaque année, complétées par des groupes de travail thématiques. Une grande conférence annuelle viendra valoriser les contributions du think-tank et favoriser leur mise en lien avec les acteurs du territoire.

Une première thématique centrée sur le revenu et la qualité de vie des agriculteurs

La première réunion de travail a porté sur la sécurisation du revenu agricole et l’amélioration de la qualité de vie des exploitants dans un contexte de transition.
Les échanges ont souligné :

  • la forte volatilité des revenus,
  • les effets sociaux et humains associés,
  • la nécessité de repenser les modèles économiques,
  • l’importance de soutenir la diversification et la montée en compétences.

Quatre axes structurants ont émergé :

  1. Sécurisation des revenus et accompagnement vers des modèles durables.
  2. Redynamisation de l’élevage en Nouvelle-Aquitaine.
  3. Massification de la transition agroécologique.
  4. Articulation entre agriculture, alimentation et organisation des territoires.

Un enjeu majeur pour la première région agricole de France

Avec plus de 64 000 exploitations et environ 120 000 emplois, la Nouvelle-Aquitaine occupe une place centrale dans l’agriculture française. La Région mène depuis plusieurs années une politique active en faveur de la transition agroécologique, soutenant l’installation, la transmission, les investissements agricoles et les approches conciliant performance et respect des ressources.

La création de ce think-tank renforce cette ambition : faire du territoire un moteur d’innovation agricole, capable d’anticiper les défis et de construire des modèles plus résilients, plus durables et plus attractifs pour les générations futures.

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Documentaire : « libre-échange : c’est notre nourriture qui trinque »

Comprendre les écarts de prix entre produits importés et productions françaises

Pourquoi certains aliments cultivés à l’autre bout du monde arrivent-ils en France à des prix inférieurs à ceux issus de nos propres exploitations ? Une enquête menée par Hugo Clément apporte un éclairage sur les mécanismes des accords de libre-échange conclus par l’Union européenne et sur leurs effets concrets pour les filières agricoles françaises.

Ces accords, négociés pour faciliter la circulation des marchandises entre pays partenaires, permettent l’importation de produits agricoles à des conditions tarifaires avantageuses. Mais ils soulèvent également de nombreuses interrogations. Les agriculteurs français dénoncent en particulier une distorsion de concurrence : certaines pratiques autorisées à l’étranger sont strictement interdites en France, ce qui influe directement sur les coûts de production et donc sur les prix.

L’exemple des lentilles est révélateur. Une grande partie de celles vendues dans la distribution française provient du Canada. Leur prix attractif s’explique notamment par la possibilité, pour les cultivateurs canadiens, d’utiliser des méthodes proscrites en France, comme l’épandage d’herbicides juste avant la récolte. Cette différence de cadre réglementaire crée un désavantage pour les producteurs français, soumis à des normes environnementales plus strictes.

L’enquête met également en lumière des situations similaires concernant d’autres filières, notamment les producteurs de noisettes et les éleveurs d’agneaux, eux aussi confrontés à des importations bénéficiant de conditions de production plus souples et de coûts moindres.

Ces éléments relancent le débat sur la cohérence entre politique commerciale européenne, exigences environnementales, et compétitivité des exploitations françaises. Ils interrogent également la capacité des accords commerciaux à garantir une concurrence réellement équitable entre partenaires.

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Biocontrôle : la Nouvelle-Aquitaine s’engage pour une réglementation européenne plus agile

La Région Nouvelle-Aquitaine s’engage aux côtés de la Commission européenne pour renforcer et accélérer l’homologation des produits de biocontrôle et biosolutions. Dans le cadre d’une consultation publique européenne sur la sécurité sanitaire des aliments, elle a défendu plusieurs pistes concrètes :

  • définir de façon claire le terme « biocontrôle » ;
  • instaurer des autorisations provisoires pour certains produits phytopharmaceutiques contenant des substances actives en cours d’évaluation ;
  • reconnaître automatiquement les autorisations déjà accordées dans un État membre, si les conditions d’usage équivalentes sont respectées ;
  • renforcer les moyens de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) afin d’éviter les retards d’évaluation ;
  • instaurer une filière d’évaluation prioritaire pour les produits de biocontrôle, distincte des substances conventionnelles.

L’engagement de la Région dans ce domaine s’appuie sur des actions concrètes :

  • le plan de transition écologique et énergétique « Néo Terra », dans lequel le biocontrôle et les biosolutions sont inscrits comme priorités.
  • le cluster « BiosolutioNA », lancé dès 2019, et une feuille de route régionale adoptée en 2022 pour orchestrer et amplifier les initiatives territoriales.
  • dans la viticulture, le programme VitiRev (2019-2023) – notamment via un GIE dédié – ainsi que le soutien au projet européen BIOSOLUDOE (INTERREG SudOE) visant à déployer des living labs transnationaux, des modules de formation pour agriculteurs, et une stratégie partagée pour les biosolutions en Europe du Sud-Ouest.

Par cette démarche, la Nouvelle-Aquitaine affirme sa volonté d’être un territoire moteur pour l’agroécologie et l’innovation dans les solutions alternatives aux pesticides. Elle crée ainsi un écosystème favorable au développement de produits de biocontrôle, ce qui ouvre des opportunités pour les entreprises agroalimentaires et viticoles régionales portées par l’AANA.

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Récolte de blé 2025 : entre performances techniques et tensions économiques

La moisson 2025 s’annonce contrastée. Si les rendements sont au rendez-vous, la rentabilité, elle, n’est pas au niveau attendu. Avec 33,4 millions de tonnes récoltées pour une moyenne de 7,44 tonnes par hectare, la France confirme son potentiel productif. Pourtant, le contexte économique et commercial rend cette récolte difficilement valorisable.

Des rendements solides, mais une surface en recul

Malgré des conditions de culture plus favorables que l’an passé, les surfaces emblavées ont diminué de près d’un demi-million d’hectares. De nombreux agriculteurs ont fait le choix du colza, jugé plus rentable. Résultat : près de 3 millions de tonnes de blé n’ont pas été produites, selon Argus Média France.

Des prix sous les coûts de production

Les marchés ne suivent pas. Le prix du blé sur le port de Rouen reste environ 30 € par tonne en dessous du coût de production, estimé à 200 €/t. La force de l’euro face au dollar aggrave la situation : à 1,17 €/USD, la tonne de blé vaut 30 € de moins qu’en début d’année. Pour beaucoup d’exploitants, la marge est donc quasi nulle, voire négative.

Des exportations freinées par la concurrence

Sur le plan international, la France devrait exporter à peine 8 millions de tonnes de blé vers les pays tiers : principalement le Maroc, l’Afrique subsaharienne et l’Égypte. Mais la concurrence est rude. La Russie, la Roumanie et l’Ukraine affichent des volumes record et cassent les prix sur les marchés. Les débouchés historiques, notamment la Chine et l’Algérie, se réduisent. Cette dernière, en désaccord diplomatique avec Paris, s’approvisionne désormais majoritairement en blé russe.

Une offre mondiale excédentaire

L’Union européenne affiche une production en forte hausse (+21 Mt sur un an), tandis que les stocks mondiaux atteignent des niveaux records : 4 Mt en France, 19,4 Mt dans l’UE et près de 70 Mt dans les grands pays exportateurs. Cette abondance pèse durablement sur les cours et limite toute perspective de rebond rapide.

Une filière en recherche d’équilibre

La situation met en lumière la fragilité économique du modèle céréalier français, dépendant des fluctuations mondiales et de la parité monétaire. Pour maintenir la compétitivité, les experts appellent à une meilleure gestion des stocks, à la diversification des débouchés et à l’innovation dans la valorisation des blés — y compris à travers les circuits courts, la meunerie régionale et les filières de qualité.

Données reprises depuis l’article original de Frédéric Hénin : L’information Agricole, octobre 2025

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Le CNAOL alerte : il est temps d’agir pour sauvegarder le lait cru

Le lait cru, obligatoire dans 28 cahiers des charges 100% lait cru des 46 fromages AOP français, est au cœur de notre patrimoine gastronomique, de nos savoir-faire et de nos territoires.
Mais aujourd’hui, il est en danger.


Face à une pression sanitaire croissante (épizooties, destruction de lots, réchauffement climatique) et à des coûts de production plus élevés, de nombreuses fromageries et producteurs se retrouvent fragilisés.
Le dernier transformateur laitier de Rigotte de Condrieu AOP a récemment cessé son activité : un signal d’alarme pour toute la filière.

C’est pourquoi le CNAOL appelle à la mise en place d’un plan de sauvegarde du lait cru, sous l’égide des ministères de l’Agriculture et de la Santé.
Nos priorités :
– Renforcer la recherche scientifique et la gestion des risques,
– Mettre en place un accompagnement technique et financier des producteurs,
– Soutenir la formation et la transmission des savoir-faire,
– Développer une pédagogie claire auprès des consommateurs.

Le lait cru, c’est 7 200 producteurs fermiers, 355 laiteries et un bien commun qui fait rayonner la France dans le monde entier.
Sans action collective, c’est un pan entier de notre identité alimentaire et culturelle qui risque de disparaître.

📍 À lire dans Ouest-France : Les fromages au lait cru réclament de l’aide :

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